Le nombre de cadavres des migrants d’Afrique subsaharienne, victimes des naufrages récents des bateaux de migration clandestine au large des côtes de Sfax, a dépassé la capacité du système de médecine légale dans la région, a déclaré, mercredi à l’Agence TAP, le directeur régional de la santé à Sfax, Hatem Cherif.
Il a indiqué que le nombre de cadavres des migrants naufragés actuellement déposés à la morgue de l’hôpital universitaire Habib-Bourguiba à Sfax, a atteint 42 corps, tandis que la capacité d’accueil de la morgue ne dépasse pas les 35 corps.
«La semaine dernière, la morgue comptait 70 dépouilles», a-t-il déploré, exprimant sa crainte d’une aggravation de la situation à l’approche de l’été, qui pose le double défi de l’augmentation du rythme de la migration irrégulière, et la rapidité de décomposition des corps en raison de la hausse des températures.
Le directeur régional de la santé a lancé, à cet effet, un appel aux organisations de migration, notamment, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en vue de soutenir les efforts du système de santé dans la région, à travers la fourniture de conteneurs réfrigérés et un camion frigorifique pour le transfert des cadavres à l’hôpital.
Devant cette situation, les autorités sanitaires régionales à Sfax débattent actuellement de la possibilité d’agrandir le service de médecine légale au CHU Habib Bourguiba et de créer une deuxième morgue, a fait savoir Cherif.
Dans ce contexte, la même source a appelé les autorités régionales à accélérer l’attribution d’un cimetière aux défunts parmi les migrants, notant que le nombre de corps, ayant été enterrés dans différents cimetières de la région durant l’année 2022 et l’année en cours, a dépassé 800 corps de différentes nationalités des pays d’Afrique subsaharienne.